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Édito #33 : Taron Egerton, vitesse lumière

Par Sullivan
23 février 2015
Édito #33 : Taron Egerton, vitesse lumière
 
C'est par ce tweet cryptique que Mark Millar a scellé le trouble autour de l'étrange rumeur qui entourait son protégé Taron Egerton ce week-end. Envoyé dans une galaxie très lointaine, le jeune Britannique serait la nouvelle cible de Disney pour camper Han Solo dans son propre spin-off, à priori réalisé par Josh Trank puisque Gareth Edwards semble déterminé à nous raconter les jeunes années de Boba Fett. Et s'il est tôt pour parler de crossover entre les deux meilleurs ennemis de la galaxie, l'heure est néanmoins à un premier bilan d'intention pour ce film déjà beaucoup discuté, lui qui n'est pourtant pas (encore) officialisé.   
 
 
Longuement débattue, la viabilité d'un spin-off consacré à Han Solo tombe sous le sens (commercial) pour les parents de Mickey. À l'heure de nouer les deux générations de Star Wars que représentent les anciens (Mark Hamill, Carrie Fisher et Harrison Ford) et les jeunes pouces (John Boyega, Daisy Ridley...), il est on-ne-pleut-plus important de mettre le focus sur ceux qui sont déjà des légendes dans l'univers de Star Wars. Destinés à un film ou deux, nos pré-retraités sont déjà Hall Of Famers sur Coruscant et explorer leur passé n'est que la conséquence de l'empathie éprouvée par le public pour ses héros d'un autre temps. De plus, Disney assoie son nouvel univers étendu sans trop d'efforts, consolide le background de héros majeurs et se paye un retour dans le passé pour mieux faire vibrer la corde de la nostalgie et de l'exercice artistique. Soyez patients, au rythme d'un Star Wars par an, vous aurez l'Ancienne République bien plus tôt que prévu. Autant se chauffer sur quelques classiques, non ? La rencontre entre Han et Chewie, ses premières amours, ses premiers contrats, son acquisition du Faucon Millenium auprès de Lando et j'en passe. Voilà tant de sujets à aborder pour mieux étendre les idées lancées ça et là par George Lucas, de manière officielle et en grandes pompes. 
 
Si l'acceptation de l'existence du film ne vous chagrine donc pas, se pose encore la question de savoir qui aura les épaules suffisamment larges pour reprendre le costume d'un Harrison Ford entré dans la légende après la sortie de Star Wars VII - ne serait-ce que par sa participation à deux générations de Star Wars ? 
 
 
"- I love you. 
- I know, bitch."
 
Avouez que dans la bouche d'Aaron Paul, l'une des plus grandes scènes (improvisées, comme me le souffle Republ33k) de Star Wars V pourrait grandement perdre de sa beauté. Et même si on aime Jesse Pinkman comme peu d'autres personnages de TV, on ne pas se le cacher : on a du mal à l'imaginer blaster à la main face à Jabba. Trop identifiable, pas assez entre le "cocky kid" et le gentleman, Aaron Paul souffre en plus d'une trop grande notoriété pour Disney qui aime forger ses stars, ainsi que d'une carrière en dent de scie - ne vous infligez jamais Need For Speed, même sous la torture.
 
C'est alors qu'est apparue une rumeur sortie du chapeau de sources plutôt sûres ce week-end, un bruit de couloir qui s'est énormément intensifié depuis : Taron Egerton (Kingsman, The Smoke) serait officieusement notre jeune Han Solo. Parfaitement au confluent des désirs de Disney en matière de casting (Britannique, suffisamment peu connu pour être encore totalement identifiable à son rôle de contrebandier), celui qui brille aux côtés de Colin Firth, Mark Strong et Michael Caine dans The Secret Service incarne à brio l'essence de Han Solo. Entre le lad et le gentleman, il présente l'avantage d'avoir un charisme presque naturellement goguenard, d'être affûté pour des scènes d'action et d'être à l'aise avec le rôle du salaud que l'on ne peut s'empêcher d'aimer. 
 
 
Jeune et modelable physiquement, à l'image de sa transformation bluffante dans Kingsman, Egerton présente aussi l'avantage de pouvoir jouer Han Solo à plusieurs reprises pour Disney, lui qui nous renvoie une fois de plus à cette jeune génération britannique que Lucasfilm semble désireux de mettre en avant, au sein de ses studios de tournage Londoniens. 
 
Vous l'aurez compris, il va falloir se faire à l'idée de voir le menton carré et le sourire narquois de ce jeune Anglais qui a bien failli être le nouveau Cyclope de Bryan Singer devant la caméra de Josh Trank, pour un film qui pourrait finalement nous plaire rien que par son exercice de style, entre modernité et préquelle fan-service. Et ce n'est sûrement pas pour nous déplaire.