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Célébrons la Saint-Valentin avec des idylles virtuelles

Par Republ33k
14 février 2018
Célébrons la Saint-Valentin avec des idylles virtuelles

Nous sommes le 14 février et comme tous les 14 février, certains et certaines d'entre-vous s'offriront une belle soirée avec leur moitié, tandis que d'autres lutteront contre une grosse montée de spleen. Mais rassurez-vous, que vous soyez dans un cas comme dans l'autre, on vous propose de partager un charmant moment en notre compagnie en revenant sur quelques idylles virtuelles, informatiques, ou en tout cas plus science-fictionnelles que la moyenne.

Le terme de virtuel, qui fait partie du titre de cet article, est d'ailleurs erroné. Même si je pouvais donner une définition de ce qu'est l'amour, l'objectif de ce papier n'est justement pas de classer les idylles les plus folles de la science-fiction, mais tout simplement de célébrer leur originalité, leur pertinence ou leur apport à la culture populaire de manière plus générale. Cette petite précision étant faite, lançons-nous !

Theodore et Samantha - Her

Sorti en 2013 dans nos salles obscures, le film de Spike Jonze est un vrai cas d'école pour les romances virtuelles. Allant très loin dans ses concepts sans négliger les code du genre de la comédie (le terme serait ici à débattre) romantique, Her met en scène la jolie relation entre le dépressif Theodore (Joaquin Phoenix) et Samantha (Scarlett Johansson), une intelligence artificielle en forme de système d'exploitation. 
 
 
Mais la romance entre l'OS doublée par l'incroyable Scarlett Johansson, qui livre l'une de ses meilleures performances à l'unique force de sa voix, n'est pas la seule relation amoureuse du film. Spike Jonze parvient en effet à capturer les liens délicats qui unissent le personnage principal à son ex-compagne, incarnée par Rooney Mara, dans des scènes d'une justesse assez incroyable. En plus de nous projeter dans une relation programmée comme impossible, Jonze parvient ainsi à s'extraire des canons de la Rom Com en représentant un héros masculin assez éloigné de clichés, complexe et en un mot : touchant.
 
Le talent de Phoenix n'y est pas pour rien, c'est certain, mais je crois que c'est la sensibilité du scénariste et réalisateur qui donnent à Her une justesse insoupçonnée : en partant d'une promesse tout simplement délirante, Jonze invente l'une des romances les plus sincères de ces dernières années au cinéma. Vous pouvez la découvrir chez Wild Side ici.

John-117 et Cortana - Halo

Si les histoires d'amour et les relations à nos ex-moitiés peuvent être houleuses, il est temps de passer à un contexte littéralement plus guerrier. Du côté des jeux-vidéo, les relations amoureuses emblématiques sont nombreuses, malgré le jeune âge du média. Et j'ai choisi l'une des plus étranges d'entre-elles : celle qui unit le héros de la saga Halo, John-117, alias Masterchief, à l'I.A. de son armure, Cortana.
 
 
Celle qui a depuis donné son nom au système d'exploitation de Windows a commencé comme un simple compagnon de route, avant de devenir une amie, puis une sorte d'amante. Un parcours inattendu et touchant, décuplé par l'immersion offerte par le média vidéoludique. Cette drôle d'histoire d'amour est d'ailleurs d'autant plus marquante qu'elle se déroule dans un univers de science-fiction militaire, où ce genre de relations sont hélas trop rares, ou vite ravagées par les clichés.
 
Du coup, qu'est-ce qui se passe quand une machine à tuer recrutée à la naissance et modifiée génétiquement pour porter un harnois des plus mortels s'éprend pour une intelligence artificielle ? Et bien nous versons une petite larme et nous profitons du moindre dialogue entre les deux personnages pour respirer entre deux grosses bagarres. Une relation importante pour le rythme de la franchise, et qui ne s'interdit pas d'être étrange dans un univers qui par ailleurs, se veut beaucoup plus classique ou générique. Pour rejouer la scène ci-dessus, rendez-vous sur Halo 4.

K et Joi - Blade Runner 2049

Au contraire du premier opus, Blade Runner 2049 avait le mérite de mettre en scène une histoire d'amour touchante. Celle-ci unit le Réplicant K (Ryan Gosling) à l'intelligence artificielle Joi (Ana de Armas) et s'inspire visiblement du film Her, puisqu'on retrouve un concept assez similaire et même une séquence quasi identique où notre chère I.A cherche à se rendre tangible pour son compagnon.
 
 
On pourrait crier au plagiat ou dénoncer une influence un peu trop marquée, mais le film de Denis Villeneuve ne s'est pas contenté d'imiter. Car la relation unissant K à Joi n'est pas, contrairement à celle qui rassemble Theodore et Samantha, le cœur du récit. Ce n'est qu'un à côté, mais un à côté diablement intéressant et éminément politique. En créant le personange de Joi et en invenant, de manière plus générale, des I.A intangibles dans le monde de Blade Runner, 2049 redistribue en effet les cartes.

L'ordre du monde sépare les hommes des Réplicants. Mais une troisième catégorie de personnes pourrait avoir son mot à dire sur la société dystopique de Blade Runner. Ces intelligences artificielles déportent les réflexions de l'original de Ridley Scott et nous interrogent un peu plus sur ce qu'est l'humain, ou sur la véractié des sentiments. Donc forcément, la relation amoureuse du film en ressort grandie ! Vous pouvez la découvrir depuis aujourd'hui chez Sony Pictures Home Entertainment.

Caleb et Ava - Ex Machina

Qu'est-ce qui est programmé, qu'est-ce qui ne l'est pas ? C'est la question qu'on se posait en observant Joi, produit vendu au pauvre K et à tant d'autres pour leur temps libre, mais on retrouvait l'interrogation dans le film d'Alex Garland. Techniquement, Ex Machina ne commence d'ailleurs pas comme une romance classique, puisque celle-ci n'est qu'une sorte de scénario que Caleb (Domnhall Gleeson) va devoir éprouver pour ce bon Nathan (Oscar Isaac).



Mais le test évolue petit à petit en une idylle étrange, entourée des barrières de la déonthologie et les murs de verre qui enferment la pauvre Ava (Alicia Vikander). Autant d'obstacles que la relation amoureuse et le désir naissants de Caleb et Ava vont tenter d'abattre, sans trop savoir si leurs décisions leur appartiennent vraiment.

Côté romance, on est dans quelque chose de beaucoup plus tordu et pervers que les relations décrites plus haut, mais Ex Machina n'en reste pas moins touchant et assez troublant de vérité par moments, la faute à une Alicia Vikander qui nous fait parfois totalement oublier sa natue d'être artificiel. Bon, les petits numéros de danse d'Oscar Isaac jouent aussi, mais il faut reconnaître à l'actrice une performance assez dingue, à découvrir chez Universal.

Dolores et Teddy - Westworld

Passons du côté de la série télévisé avec l'épatante première saison de Westworld. Énorme réflexion sur l'écriture et la nature presque déïque de l'artiste, le show propose en effet une romance assez originale, même au sein du tableau que nous brossons depuis quelques lignes déjà. En effet, on pense à la relation qui unit Dolores (Evan Rachel Wood) à ce brave Teddy (James Marsden).
 
 
Pourquoi se distingue-t-elle de cette sélection ? Pour la simple et bonne raison que les deux amants sont ici des intelligences artificielles très avancées, disposant du corps de robots tout aussi perfectionnés. Bien pratique quand on veut faire quelques économies d'effets spéciaux, ou qu'on veut installer une vraie empathie envers les deux personnages.
 
Naïve et touchante, la relation entre les deux androïdes est d'autant plus intéressante qu'elle permet d'aborder les canons du western et de ses histoires d'amour si typiques, entre la jolie jeune femme du village perdu en plein désert et le courageux garçon de ferme local. Une nouvelle fois, on sent l'envie de Jonathan Nolan et Lisa Joy, les créateurs, d'interroger notre rapport à l'écriture, mais ça n'enlève rien à cette idylle, d'autant plus intéressante à suivre. On espère la retrouver encore plus forte ou plus étrange le 22 avril prochain, d'ailleurs. D'ici-là on pourra revoir la première saison chez Warner Bros.

Briddey et Trent - Interférences 

Terminons avec un peu de lecture. Récompensée à maintes reprises par des prix Hugo, Nebula ou Locus, parmi les plus prestigieux de la littérature de l'imaginaire, Connie Willis est une autrice de science-fiction très réputée, que vous connaissez peut-être pour Le Grand Livre ou Sans Parler du Chien.
 

 
Jusque-là, rien de très en phase avec le thème du jour, mais vous allez comprendre. Avec Interférences (aussi connu sous le nom de Crosstalk en VO), elle s'attaquait à une relation amoureuse pas comme les autres, pimentée par une intervention chirurgicale qui permet aux amoureux de ressentir les émotions de leur partenaire. L'idée est d'améliorer l'empathie au sein du couple tout en ouvrant un pont émotionnel hors du commun.

Sauf que les choses ne vont pas se passer comme prévu pour la pauvre Briddey. Alors qu'elle se réjouissait de son union émotionnelle avec Trent, son petit ami, l'opération va la connecter à quelqu'un d'autre. Une jolie métaphore sur les dangers des relations amoureuses, portée par un humour léger. Le bouquin est disponible en français chez Bragelonne si vous êtes en manque d'une romance originale ! 

Voilà pour cette brève sélection de la Saint-Valentin ! Ce n'est là qu'un aperçu de ce que la SF et l'imaginaire en général peuvent produire, mais on espère que vous aurez trouvé de l'inspiration ! De votre côté, quelles sont vos idylles de science-fiction préférées ? Dites-le nous en commentaires !
Célébrons la Saint-Valentin avec des idylles virtuelles