Critiques

Bad Queen : qui est vraiment la belle-mère de Blanche-Neige ?

Par Eve - Goupilit
2 min 18 mai 2023
Bad Queen : qui est vraiment la belle-mère de Blanche-Neige ?
On a aimé
- une romantasy envoûtante
- une anti-héroïne comme on les aime
On n'a pas aimé
- la narration omnisciente qui nous éloigne des personnages

Bad Queen : qui est vraiment la belle-mère de Blanche-Neige ?

 

Miroir, miroir… ça vous rappelle quelque chose ?

 

méchante reine

 

Dans les contes classiques ou chez Walt Disney, vous connaissez tous la méchante reine qui mène la vie dure à Blanche-Neige. Mais vous êtes-vous déjà demandé comment elle en était arrivée là ? Qu’a-t-elle vécu avant de monter sur son trône ? D’où viennent son miroir magique, et son aversion pour les jeunes femmes innocentes qui ont la vie devant elles ?

 

Dans son roman Bad Queen, sorti aux éditions Noir d’Absinthe, Magali Lefebvre a réussi le pari de répondre à toutes ces questions.

 

Donner vie au personnage de cette reine-sorcière, d’autres auteurs l’ont déjà fait. Nous pouvons citer Levana de Marissa Meyer chez Lumen, ou Miroir, Miroir de Serena Valentino chez Hachette Heroes. La méchante reine de La Belle au bois dormant avait également eu droit à sa propre histoire avec le film Maléfique. 

 

couv

 

Pour Magali Lefebvre, la belle-mère de Blanche-Neige s’appelle Violaine (en référence à sa couleur phare). À l’âge de 21 ans, bien avant de devenir reine, cette véritable anti-héroïne aime se battre et ne veut pas se marier au premier venu. Dans cette réécriture de conte, Violaine nous livre son passé à cœur ouvert, ce qui donne un roman de fantasy adulte savoureux de pas moins de 500 pages.

Notre avis

 

Au début de cette histoire, avouons que les personnages sont difficiles à cerner. L’auteure a pris le parti d’un style très descriptif au vocabulaire moyenâgeux et d’un discours indirect souvent mélangé aux dialogues, qui nous empêchent d’accéder à l’intériorité de ses protagonistes. Certaines informations, expliquées plutôt que montrées, tombent un peu comme des cheveux sur la soupe. Néanmoins, cette narration n’est pas sans rappeler celle d’un conte !


pomme

 

Lorsque Violaine est arrachée à sa famille, élément déclencheur du récit, elle se laisse abattre plutôt que de chercher à retrouver son pays, ce qui semble contraire à son caractère. D’autant plus que ses ravisseurs possèdent une technologie détonnante dans ce monde médiéval, élément qui ne sera plus exploité par la suite. Mais une fois le récit bien entamé, on entrevoit où nous mène l’auteure : une succession d’épreuves et de drames qui feront de Violaine, enfin, la « méchante reine »… ou pas, car peut-être l’Histoire écrite par des hommes a-t-elle volontairement dénaturé cette figure féminine trop forte.

 

Femme, reine et sorcière

 

Magali Lefebvre a placé la condition féminine au cœur de son récit. Un thème étroitement lié à celui de la sorcellerie, qui est présentée ici comme une magie issue de la force vitale des femmes, qui seraient toutes capables de la pratiquer si elles le souhaitaient. Certains rebondissements liés à la question de la sororité sont très plaisants à découvrir.

 

Alors que l’on croit les mageresses opprimées de ce monde dressées les unes contre les autres, elles se révèlent soudées dans leur malheur et capables de renverser des royaumes ensemble. Un beau clin d'œil aux chevaleresses qui ont inspiré l'auteure car, oui, les femmes combattantes ont bel et bien existé au Moyen-Âge, avant que l'Histoire ne les efface !


couronne

 

Bien que prévisible dans son dénouement, la romance principale est l’une des plus belles qu’il m’ait été donné de lire depuis longtemps. C’est cet amour qui détruira Violaine autant qu’il lui permettra de se reconstruire, plus forte que jamais. La romance permet d’aborder les sujets du désir de maternité, du deuil, ou encore de la vengeance.

 

Bref, une très belle lecture à l’atmosphère envoûtante : la reine-sorcière saura vous charmer.

 

Retrouvez ici la page de l’éditeur

 

Ici, le prochain roman de l'auteure (également une réécriture de conte !)

 

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